Qu’as-tu fait de ton frère ?

« Qu’as-tu fait de ton frère ? » – Dans le contexte où a été écrite cette épître, elle s’adresse aux chrétiens. Ne s’appellent-ils pas frères entre eux ? Le texte peut nous laisser supposer que certains d’entre eux sont emprisonnés.
L’amour fraternel, comme Dieu nous y appelle, se manifeste par notre sincérité. Il demande aussi une mise en œuvre de notre sens des responsabilités, une concentration, un engagement personnel.
Le sens des responsabilités en tant que chrétien doit provoquer en nous la compassion envers ceux qui sont injustement emprisonnés. Ceux qui affirment leur foi en Christ ressuscité, dans des pays dont le régime est totalitaire, partout où la liberté de conscience et l’esprit de tolérance sont bafoués, ceux qui se sont élevés pour revendiquer un monde plus humain, plus respectueux de la dignité humaine et qui de ce fait sont poursuivis, emprisonnés, humiliés, torturés, et même parfois assassinés.
Jésus va plus loin, on le sait, dans le sens d’une compassion inconditionnelle, il nous invite à inclure tous les autres emprisonnés. Paul fera de même, lui qui a aussi connu la captivité pour ses opinions. Ceux pour lesquels nous prions représentent un cas très particulier, puisqu’ils sont incarcérés sans raison, comme Paul, comme Jésus, détenu, frappé, jugé avec une balance faussée et finalement exécuté. Voilà pourquoi il faut prier et agir pour la libération de ceux qui sont emprisonnés en toute injustice : c’est un signe important du Royaume de Dieu.
Jésus n’a-t-il pas dit que ses vrais disciples le représenteraient en visitant les prisons (Matthieu 25.36) ? Chacun d’entre nous a le pouvoir d’agir : nous avons la responsabilité de faire évoluer des situations, par exemple, en nous impliquant dans les actions de l’ACAT (Action des chrétiens pour l’abolition de la torture). Les prisonniers sont au bénéfice de la grâce de Dieu envers tous, en particulier ceux qu’on a emprisonnés sans raison valable. Individuellement et en Église, retrouvons et construisons ce chemin de fraternité.
Didier Petit
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