1768 : RÉSISTER

1768 : RÉSISTER sous Louis XV, à la Tour de Constance

tourdeconstanceAprès les quatorze représentations de la pièce « 1534 – La guerre de religion n’aura pas lieu » en tournée, la Troupe des Deux Vallées met en chantier une nouvelle pièce : 1768 : Résister.

Cette pièce en quatre actes met en scène la libération des dernières prisonnières de la Tour de Constance. Il s’agit notamment de Marie Durand, restée 38 ans enfermée sans renier sa foi, libérée sous l’impulsion du prince de Beauvau et contre l’avis du ministre Saint Florentin.

Les premières représentations de cette nouvelle pièce sont prévues pour l’été 2020. Nous espérons pouvoir renouveler nos tournées, les lieux où nous avons joué les pièces précédentes ayant rencontré et fidélisé leur public, et jouer une bonne quinzaine de fois.

La Troupe des Deux Vallées comporte actuellement six femmes, trois hommes et un jeune garçon. Elle existe depuis plus de trente ans. Elle a joué successivement Colomb à Grenade, pièce historique en cinq actes, puis plusieurs pièces classiques de Molière, Tchékhov, avant de se consacrer à des thèmes liés à l’histoire protestante française : une adaptation de l’Abraham sacrifiant de Théodore de Bèze, écrite en 1559, que nous avons en particulier donnée dans la ville natale de ce grand réformateur, à la basilique de Vézelay ; puis Ruth la moabite, qui mettait en scène le livre biblique éponyme, avant de jouer 1534 – La guerre de religion n’aura pas lieu, pièce publiée aux éditions Passiflores.

L’argument de « 1768 – Résister »

La Tour de Constance est une prison pour femmes depuis 1717. Y sont enfermées des « religionnaires » coupables d’avoir participé à des assemblées au Désert, ou de s’être mariées ailleurs qu’avec la bénédiction de l’église catholique romaine.

Cette prison se compose d’une pièce unique, avec une absence totale d’hygiène, et fort peu de secours extérieur pour les malheureuses prisonnières… Sous l’ancien régime, les prisonniers devaient être entretenus par leur entourage, mais les maris, frères, pères de ces pauvres femmes avaient été envoyés aux galères, leurs biens confisqués. Les secours venaient donc presque exclusivement des pays du « Refuge huguenot », de Genève, Londres ou Amsterdam.

Pourtant, fort peu de ces femmes abjurèrent leur foi. L’inscription « Régister », forme populaire de « Résister » peut encore être vue gravée dans la pierre de la margelle du puits de la Tour…

Le Prince de Beauvau, nouveau gouverneur du Languedoc, s’émut de leur sort, et entra en conflit avec le ministre de la Religion Prétendue Réformée, le conte de Saint Florentin, qui ne voulait pas entendre parler de libération. Mais une vague humaniste battait déjà en brèche l’absolutisme royal, les philosophes exerçaient une influence croissante, le Parlement tenait la dragée heurte à l’autorité royale… Le prince de Beauvau, mettant en balance sa démission, finit par faire libérer toutes les prisonnières de la Tour et fit fermer la prison.

Jean-Jacques Néré

 

 

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