Pentecôte pour tous et pour chacun

Dans le livre des Actes au chapitre 2, le grand récit de Pentecôte déploie dans une énumération un peu difficile à lire à haute voix pour ceux qui s’y lancent, les peuples de la terre rassemblés dans l’empire romain. Autant dire, la terre habitée, le monde entier, l’humanité entière. L’Esprit de Pentecôte est répandu et répand l’Évangile sans exclusive, sans parti pris, sans critère de sélection, sans discrimination.
De cette humanité, l’apôtre Paul dans l’épitre aux Galates affirme que, toute diverse qu’elle soit, il n’y a plus en Christ ni juif ni grec, ni esclave, ni homme libre, ni homme, ni femme… Il n’y a plus d’étiquette, plus de particularisme, plus de frontière, plus de nation, plus de cercle, plus de clan, plus de club. Nous pourrions ajouter : il n’y a plus d’Églises protestante unie, baptiste, catholique, orthodoxe… de celles qui nous accueillent au baptême, à la confirmation, pour des moments importants de nos vies, ou simplement pour les célébrations du dimanche.
L’inquiétude pourrait être vive : mais alors qu’est-ce que je deviens, avec mes caractéristiques, mon caractère, mon histoire, mes choix, mes engagements, mes déboires et mes espoirs ? Qu’en est-il de mon humanité incarnée de manière unique ?
Chacun de nous porte des particularités, parfois heureuses, parfois bien lourdes ; sans parler des étiquettes qui nous sont attribuées et/ou que nous revendiquons parfois avec fierté, y compris en Église ou en paroisse.
Tout cela, c’est moi, c’est bien moi. Et cela ne signifierait plus rien ?
Le récit de Pentecôte répond à ces questions avec une autre question, celle que se posent tous ceux qui sont rassemblés à Jérusalem : Comment se fait-il que chacun de nous entende dans sa langue maternelle ? L’Esprit qui souffle pour tous sans distinction est perçu par chacun dans ce qu’il est, dans sa propre existence.
C’est cette confiance que nous éprouvons et dont nous témoignons en accueillant ceux qui viennent, et en faisant place aux enfants et aux jeunes du KT, sans chercher à uniformiser les pensées, les croyances et les comportements.
C’est dans cette confiance que nous entourons ceux qui demandent le baptême ou la confirmation des vœux de leur baptême, et aussi ceux qui ne le demandent pas, et aussi ceux qui hésitent ou veulent encore attendre, pour ne pas faire obstacle au Souffle, et parce que chaque personne de cette humanité vaste et diverse est au bénéfice des dons de Dieu.
Pasteure Dominique Hernandez
© Photo : hepingting (Wikimedia commons)