Les yeux au ciel… et sur la terre

« Monté au ciel », il n’en reste pas moins l’énergie de la vie de Dieu donnée aux humains. Alors deux hommes en habits blancs (pour ne pas dire anges : messagers de Dieu) les interpellent : Pourquoi scrutez-vous le ciel ? (Actes 1,6-12)
Il y a de quoi lever les yeux au ciel dans les temps que nous vivons.
Lever les yeux au ciel, pour signifier que ces temps sont rudes, ou décevants, ou menaçants. Lever les yeux au ciel devant les menaces, les manifestations et les violences armées, devant les paroles d’affrontement, de dénigrement et les fausses nouvelles, devant urgences humaines, écologiques et sociales niées ou ignorées. Lever les yeux au ciel pour demander au ciel, à Dieu, d’intervenir enfin dans les affaires terrestres, pour manifester son impuissance et son incompréhension, pour dominer encore un peu la peur ou la colère.
On peut lever les yeux au ciel en signe de prière ou en signe d’exaspération, juste avant de jeter l’éponge, comme une démission. Mais justement, la conséquence de la prière, ce n’est jamais de démissionner de notre tâche d’humains et de croyants. Même si nous disons dans la prière que c’est dur, que nous avons peur, que nous ne savons pas sortir des ornières du chemin, la prière ne dispense pas de rester présents, veillant, agissant. Au contraire, dans la prière, l’Esprit nous retourne, Dieu nous réoriente vers la terre. Il est aussi urgent et important de lever les yeux au ciel pour prier que de les ouvrir ensuite sur ce qui se passe sur terre, sur les humains de la terre. Quelle que soit la situation sur terre, il revient aux disciples du Christ de ne pas s’en évader mais de la regarder pour s’y mêler, pour s’en passionner, pour y veiller sur les germes de l’humanité nouvelle semée à Pâques, pour y être témoins de foi, d’espérance et d’amour.
Pasteure Dominique Hernandez