Du témoignage

Dans le Nouveau Testament, le mot « témoin » est la traduction d’un mot grec qui a aussi donné le mot « martyr ». Si l’on en croit le dictionnaire grec-français, le témoignage semble placé sous le signe de l’expression publique : on rend favorablement témoignage de quelque chose ou de quelqu’un, mais on peut également faire l’objet d’un bon témoignage de la part des autres, d’où l’idée de bonne réputation. Dans tous les cas, c’est le même verbe qui est utilisé.

Dans la Première épître de Pierre (1 P. 3,16), l’Apôtre invite aussi ses lecteurs à être des témoins : à tout moment, être prêts à faire l’apologie de notre espérance. Le mot grec apologia a le sens de plaidoyer, de défense ou de réponse.

Lors de notre débat en Église, le 15 janvier dernier, nous avons cherché à répondre à la question « Comment être une Église de témoins ? », pour mieux préparer notre réflexion sur les (nouveaux) ministères dont notre Église a besoin. Certains groupes avaient montré, par leurs discussions, à quel point il est délicat de dire exactement ce qu’est la mission, le témoignage ou nos raisons profondes de nous engager dans une Église.

Entre l’annonce de l’Évangile, l’exemplarité, le savoir-être et un certain goût pour l’espérance, nous avons le choix de la méthode : c’est de ce choix, de cette liberté que vient la diversité de nos engagements et de nos prises de parole. Il faut s’en réjouir, même si nous n’avons pas tous les mêmes raisons de faire partie d’une Église.

Au fond, nous sommes tiraillés entre deux exigences. La première est d’éviter autant que possible que notre culture « maison » n’envahisse tout et finisse par devenir incompréhensible par excès de patois de Canaan. La seconde est de veiller à ne pas disparaître par conformité aux idées du dehors et perdre toute spécificité.

Dans tous les cas, de toute manière, nous ne témoignons pas pour parler de nous, comme le nombrilisme de l’époque nous le montre abondamment, mais nous portons une parole et une exigence qui renvoient à quelqu’un d’autre. Et nous ne prêchons pas pour nous-mêmes, pour reprendre l’expression de Laurent Schlumberger, « l’Église est faite pour ceux qui n’y sont pas » !

Didier Petit

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© Photo à la une d’elac

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