Notre terre extraordinaire

« Tu as fait tant de choses, Dieu, tu les as toutes faites avec sagesse. La terre est remplie de ce que tu as créé. » (Psaume 104, 6)
C’est par ce verset que s’annonce le fil rouge de l’année KT pour tous les groupes, confirmands inclus. Mais ce ne sera pas seulement un thème réservé à nos jeunes, ce sera surtout une excellente manière de donner suite, en Église, aux décisions du synode national de Sète d’octobre 2021.
Cette envie de (re)découvrir les beautés de la création sera vécue en Église : s’émerveiller de la diversité de notre terre où Dieu se rencontre, revisiter ensemble des récits bibliques qui favorisent un regard bienveillant envers tous et envers toutes choses, rappeler que nous ne sommes pas seuls au monde, mais qu’il y a aussi un monde dont nous sommes responsables, voici quelques thèmes que nous devrons parcourir ensemble pour nous mettre devant Dieu cette année… et à l’avenir !
Les positions adoptées par le synode national de 2021 nous ont rappelé des points théologiques et éthiques importants. La création doit être vue comme une promesse et un cadeau qui nous précèdent, nous ne pouvons plus chercher à tout maîtriser, tout contrôler : les changements en cours nous rappellent assez à quel point nous sommes dépassés par ces phénomènes cosmiques.
Mais la notion de création ne doit pas être enfermée dans un fait passé : il faut aussi rappeler que Dieu crée toujours à nouveau ! L’idée d’une création continue peut sembler exotique, elle n’est pourtant pas nouvelle, elle est même assez ancienne et on la trouve entre autres chez Thomas d’Aquin. L’intérêt de cette idée est d’affirmer que Dieu n’abandonne pas sa création ni ses créatures. Dire que la création est continue, c’est affirmer la présence continue de Dieu au sein de sa création. On appelle cela : la Providence !
Cette présence de Dieu à nos côtés nous oblige ; nous avons le devoir de dire que Dieu ne se contente pas d’être là : il s’engage dans le monde à nos côtés, nous aide à porter l’espérance au sein des angoisses contemporaines, inspire des gestes de sobriété personnelle, de solidarité avec les plus fragiles et un souci constant du bien commun. C’est parce que ce thème est vital qu’il nous faut non pas le fêter ponctuellement, mais plutôt l’inclure définitivement dans notre vie, une vie fondée sur la prise de conscience de notre place réelle au sein de ce monde.
Didier Petit
© Photo à la une : elac