Garde-toi de ta colère

Éditorial par Didier Petit, issu du culte parents-enfants.

Un garçon était très impatient et colérique : il s’énervait pour un oui ou pour un non et les paroles qu’il prononçait alors blessaient tous ceux qui l’entouraient. Un jour, son grand-père le prit à part et lui donna un bâton et une petite boîte remplie de clous. Il lui dit : « Chaque fois que tu te mettras en colère, fais-moi plaisir, plante un clou dans ce bâton ! ».

Le garçon aimait beaucoup son grand-père, et même s’il ne comprenait pas pourquoi cela lui faisait tant plaisir qu’il plante des clous, il décida d’obéir. Le premier jour, il ne planta pas moins de quarante-deux clous !

– C’est beaucoup, dit le vieil homme ; demain, essaie de te contrôler.

Pour plaire à son grand-père, l’enfant fit des efforts pendant tous les jours qui suivirent. Bien sûr, il continua à planter des clous dans le bâton, mais il faut avouer qu’il en mettait de moins en moins. Finalement arriva le jour où l’enfant n’eut à planter aucun clou. Ce fut la première journée sans colère ! Tout heureux, il alla trouver son grand-père et lui annonça la bonne nouvelle.

– Grand-père, je sais me maîtriser, je ne me mets plus en colère ! Aujourd’hui, je n’ai pas planté de clou ! dit-il, tout excité.

– C’est très bien, le félicita son grand-père, mais tu vas continuer. Seulement, au lieu de planter un clou, tu vas en arracher un de ton bâton chaque fois que tu ne perdras pas patience alors que tu aurais pu te mettre en colère.

Le garçon obéit encore, et tous les jours, très consciencieusement, il fit ce que son grand-père lui avait demandé : les jours où il ne se mettait pas en colère, il enlevait un clou de son bâton.

Le temps passa. Bientôt, l’enfant annonça à son grand-père qu’il ne restait plus un seul clou et, triomphant, il lui montra le bâton, aussi lisse qu’il l’était au premier jour.

– Je suis content pour toi, mon garçon, dit le vieil homme, je vois que tes efforts ont porté leurs fruits. Pourtant, regarde bien le bâton : crois-tu qu’il soit exactement le même que le jour où je te l’ai remis ?

Le garçon regarda attentivement et constata qu’en effet, les clous avaient laissé des trous.

– Tous ces trous qui percent le bois font que plus jamais ce bâton ne sera comme avant. Il a perdu un peu de sa beauté et beaucoup de sa force : on peut le casser plus facilement désormais.

L’enfant se tut. Alors, doucement, le grand-père continua.

– Ainsi est le cœur de l’homme. Chaque fois que tu te disputes avec quelqu’un et lui dis des mots méchants, tu lui laisses une blessure comme celle dans le bâton. Alors, prends garde de ne pas blesser les gens que tu aimes, tes amis, et toi-même… Garde-toi de la colère !

(Auteur anonyme)


© Photo by Intricate Explorer on Unsplash

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