Église locale

En ce mois de synode régional, revenons un bref instant sur la notion de paroisse. C’est le terme le plus fréquemment utilisé pour parler de ce qui, dans l’ancienne Église réformée de France et dans les actuelles régions réformées de l’EPUdF est désigné comme « Église locale ». Le terme paroisse est utilisé par nos frères et sœurs luthériens, et bien sûr, dans l’Église catholique fortement majoritaire en France et dont le vocabulaire et les conceptions imprègnent parfois fortement même les réformés.

La paroisse au sens catholique du terme représente un territoire autour d’un clocher où officie un prêtre. Les paroisses sont les subdivisions du diocèse gouverné par l’évêque. L’expression « Église locale » met en avant la notion d’Église : il n’est pas question de géographie, mais d’événement. L’Église se tient là où des personnes se réunissent autour de l’écoute de la Parole (dans ces différentes composantes : culte, catéchisme, groupes bibliques…) et de l’administration des sacrements. Étymologiquement, l’Église est le rassemblement de personnes appelées.

Bien sûr, le rassemblement est souvent orienté par la proximité géographique et l’attachement de beaucoup de paroissiens au bâtiment « temple » est très important. C’est humain, car les humains ont besoin de repères spatiaux et les groupes humains sont toujours attentifs à l’espace. L’institution EPUdF prend en compte cette dimension dans son organisation. Mais il importe de garder à l’esprit que l’Église ne se comprend pas comme un maillage de territoire (par endroit très lâche quand une seule Église locale se trouve dans un département entier), mais comme l’événement de partages, de rencontres et d’une communion en Christ. La diversité des expressions théologiques et des spiritualités représentées dans l’EPUdF est à la fois un défi et une stimulation à l’expérience de la communion, que ce soit au niveau d’une Église locale comme la nôtre ou au niveau d’un synode. La conviction que la communion est un don de Dieu et non une construction humaine est alors essentielle. C’est cette communion, qui prend différentes formes, qui fait l’Église. C’est cette communion sous sa forme de solidarité qu’invoque l’apôtre Paul lorsqu’il appelle les communautés chrétiennes à la collecte en faveur de l’Église de Jérusalem (2 Corinthiens 8-9). C’est cette communion sous sa forme de reconnaissance qui porte l’assemblée de Jérusalem acceptant la mission de Paul vers les païens (Actes 15). C’est cette communion qui est signifiée, explorée, déployée dans un synode national qui rédige une déclaration de foi, comme dans un synode régional qui cherche à ajuster l’organisation de l’Église à ce qu’elle croit.

                                                Dominique Hernandez

Laisser un commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.